Un arrêté préfectoral a prononcé, avec effet du 1er mai 1972, la fusion des anciennes communes de Schnersheim, d’Avenheim et de Kleinfrankenheim, en conservant aux deux dernières collectivités le statut de commune associée avec élection d’un maire délégué et maintien d’une mairie annexe pour l’établissement des actes d’état civil. Ce regroupement administratif s’est accompagné, par la suite, de la construction d’un nouveau groupe scolaire à Schnersheim.
Le village de Schnersheim porte un sobriquet (d’Schliffmehl) qui fait penser à l’existence d’un moulin. C’est exact, car, selon l’ancienne tradition, un moulin à aiguiser se serait ajouté, en ce lieu, aux anciens moulins à grain et à huile.
Le moulin à aiguiser était nécessaire pour affûter les ustensiles agricoles en fer. Mais, avec humour et raillerie, on a prétendu que la Schliffmehl servait aussi à aiguiser les langues, déjà au Moyen Age.
Autour de l’An Mil, la puissante abbaye de Marmoutier possédait en ce lieu une cour colongère (ou Dinghof) qui regroupait une dizaine de fermiers sous la houlette d’un chef de la métairie appelé Meyer. Le nom de cette fonction était si fréquent qu’il s’est transformé en nom de famille très répandu en Alsace.
Le domaine seigneurial comportait une église et divers autres édifices comme la grange dîmière, récemment rénovée et affectée aux services de la mairie. Avant d’être reversés au seigneur, les produits de la dîme (un dixième des récoltes et des produits des élevages) devaient être stockés sur place, d’où l’importance du bâtiment.
L’église médiévale a disparu ; il n’en reste que la base romane du clocher et un beau chapiteau finement sculpté. L’église actuelle a été construite en 1887 dans le style néo-gothique de l’époque. Le 8 mai 1955 ont été bénis huit vitraux réalisés par le maître verrier Jacques Le Chevallier, connu pour ses travaux en France et à l’étranger.
L’histoire religieuse du village fut tumultueuse. En 1559, les habitants durent adopter la nouvelle religion prêchée par Martin Luther, mais l’année 1595 marqua leur retour à la religion catholique sous l’influence de l’évêque de Metz. Une croix commémorative rappelle cet événement.
Le 4 juin 1961 est décédé à Schnersheim, à l’âge de 82 ans, un rescapé du Titanic. Emile Ober avait été engagé comme cuisinier sur le célèbre transatlantique qui fit naufrage en avril 1912 lors de son premier voyage vers New-York. Dans cette nuit tragique, 1517 personnes périrent dans les flots. Le citoyen de Schnersheim était l’un des 800 rescapés.